Nés respectivement le 29 octobre 1995 à Shihojiri (Japon) et le 10 octobre 1993 à Brampton (Canada), Christa Deguchi et Kyle Roscoe Reyes ont en commun de vivre et de s’entraîner au Japon tout en défendant les couleurs du Canada.
Première championne du monde unifoliée de l’Histoire (en 2019 à… Tokyo), la -57 kg a connu plusieurs vies. Double médaillée mondiale junior 2013 et 2014 sous les couleurs du Japon mais confrontée à une concurrence féroce sur ses terres natales, elle tente le pari osé d’opter pour la nationalité canadienne de son père. La décision lui vaut trois ans d’absence du circuit international, ainsi que le permet la réglementation pour protéger les nations formatrices. À son retour, il s’avère que sa principale rivale mondiale est cette fois… une Canadienne, Jessica Klimkait, sa cadette d’une année. Leur mano-à-mano va vite devenir l’un des classiques du circuit, spécialement à partir du double tournant que constituent le confinement et le report des Jeux de 2020 à 2021. À la blonde Klimkait la première manche (championne du monde 2021 et médaillée olympique deux mois plus tard à Tokyo), à la brune Deguchi la deuxième (championne du monde 2023, vice-championne du monde 2024 et championne olympique à Paris). En attendant la belle sur la route de Los Angeles 2028 ?
Les Jeux, Kyle Reyes y a goûté dès sa première opportunité, en 2016 à Rio, avant d’en être privé à deux reprises par un autre compatriote, le flamboyant Shady El Nahas, de cinq ans son cadet. Si les deux hommes ont en commun d’avoir pour meilleur résultat à ce jour une finale mondiale – en 2022 de façon controversée pour Kyle, en 2024 pour Shady -, ils sont eux aussi l’un de ces tirages au sort qu’aucun -100 kg n’aime avoir à affronter.
Réunis fin décembre 2024 en Italie le temps du stage international de Bardonecchia, la seule n°1 mondiale à dépasser les 10 000 points au classement IJF et le diplômé en littérature anglaise – qui ne se côtoient finalement que très peu au quotidien – ont accepté de se livrer au jeu de l’entretien croisé pour évoquer ces trajectoires convergentes qui les relient. – JudoAKD#030
Une version en anglais du présent entretien est disponible ici.

Quel est votre état d’esprit à tous les deux fin 2021, début 2022, c’est-à-dire au début de l’olympiade précédente ?
Christa Deguchi – Côté motivation, c’est moyen. Les Jeux de Tokyo ont pour moi été une expérience trop intense. Je voulais vraiment y aller et ça ne l’avait pas fait au final parce que je m’étais trop mise la pression. Pour les Jeux de Paris je voulais aborder ça plus tranquillement. Je n’ai vraiment accéléré que sur la dernière année. De mémoire j’ai tout coupé après les mondiaux de Budapest en juin 2021 et j’ai dû reprendre la compétition en avril 2022 au Grand Chelem d’Antalya où je termine cinquième. À ce moment-là le résultat m’est égal. Je veux seulement reprendre en douceur.
Et toi Kyle, quel est ton état d’esprit fin 2021 ?
Kyle Reyes – Je reprends également la compétition en avril en Turquie, ma première sortie depuis les mondiaux de juin, et je m’y classe cinquième moi aussi. Mon état d’esprit est alors un petit peu différent de celui de Christa. J’avais eu tellement de blessures et d’opérations à gérer sur l’année et demie qui précédait que je savais de toute façon que je serais trop juste physiquement, notamment par rapport à Shady El Nahas, mon concurrent direct en équipe nationale qui, lui, venait de faire cinquième aux JO de Tokyo.
Tu ne te projetais pas plus que ça sur ce nouveau cycle olympique ?
KR – En fait à ce moment-là j’aspire juste à prendre du plaisir en faisant du judo. À partager du bon temps avec les copains. J’ai besoin de retrouver ces sensations et ces joies toutes simples. Pour être honnête je ne me projète même pas sur les Jeux de Paris. Et puis en octobre 2022 je fais deuxième aux championnats du monde de Tashkent. C’est seulement à partir de là que je commence à penser aux Jeux.
Tu exploses sur le circuit sur la saison 2013-2014 : champion du monde junior en octobre, finaliste du Grand Chelem de Tokyo face à Lukas Krpalek en décembre… Derrière, il y a ce retour sur le tapis d’échauffement du même Krpalek, quelques semaines plus tard après vos retrouvailles au deuxième tour du Grand Chelem de Paris. Je l’avais rarement vu aussi rincé que ce jour-là. C’est un signe encourageant, quand on a vingt ans, de secouer à ce point un champion de ce niveau ?
KR – Carrément. Sur cette période il gagne deux fois le titre européen ainsi que le titre mondial. Le pousser dans ses retranchements, c’est forcément un indice que tu es sur le bon chemin.
Christa, tu as réalisé un entretien vidéo très touchant sur le site de l’IJF, où tu mettais des mots sur l’étendue du mal-être qui t’avait saisi au moment de ta non-sélection pour les Jeux de Tokyo…
CD – Le moment était venu d’en parler, je crois. De mémoire cet entretien a été réalisé juste après les championnats du monde de Doha. Ces championnats, si je ne les avais pas remportés, je ne suis pas certaine que j’aurais réussi à continuer jusqu’aux Jeux de Paris… J’ai réussi à les gagner et ça a été un très grand soulagement, en même temps que le signal que j’attendais pour me convaincre que je pouvais me remobiliser sur la route de Paris.
Tous les deux avez cette caractéristique de combattre pour le Canada, tout en vivant et en vous entraînant au Japon. Or Antoine Valois-Fortier, qui vous coache aujourd’hui en compétition, n’est pas présent au quotidien sur le tapis à vos côtés. Comment vous organisez-vous au quotidien, compte-tenu du suivi qu’implique une pratique de haut niveau ?
KR – Avec Antoine, on s’écrit juste des textos. Il me demande où j’en suis et je lui réponds.
Et tu as un entraîneur qui te suit au Japon ?
KR – Non. En fait j’alterne entre Nichidai, qui est un peu ma base, l’université de Tokyo à Kokushikan et la police de Tokyo.
Et c’est OK de changer comme ça, d’un site à l’autre ?
KR – Oui ça me permet de jongler quand un endroit est fermé, je peux me rabattre sur l’autre et vice-versa. Quand tu es dans une université, c’est difficile d’aller t’entraîner sur une autre université. Mais à présent que je suis diplômé et que je bosse pour une compagnie basée à Tokyo, je suis libre d’aller et venir comme je l’entends. Il faut juste que je les appelle avant pour les prévenir, par correction.
Et toi Christa, comment tu fonctionnes ?
CD – Pareil, on s’envoie des textos avec Antoine, comme je le faisais avec Sasha Mehmedovic avant lui. Sinon dans mon quotidien au Japon je n’ai plus d’entraîneur à l’université. J’en avais un mais il a pris sa retraite.
Vous arrive-t-il de vous croiser et de vous parler tous les deux, du fait de votre singularité commune ?
CD – Non pour la bonne et simple raison que les filles et les garçons ne s’entraînent pas ensemble. Pour ma part je m’entraîne en dehors de Tokyo, à l’université Yamanashi Gakuin.
Vous êtes tous les deux trentenaires – 29 ans pour toi Christa, 31 pour toi Kyle. Avec le recul, cette carrière à cheval sur deux pays est-elle une chance ou une malédiction ?
CD – C’est surtout un état d’esprit. Si tu le vois comme une malédiction, ce sera une malédiction. Si tu vois ça comme une chance, c’est une chance.
KR – Après, je trouve parfois difficile d’affronter des judokas européens ou mongols car ils sont vraiment très différents du judo japonais. Quand tu t’entraînes au Japon tu t’habitues au judo japonais. J’ai besoin de temps pour m’habituer au judo européen et c’est la raison pour laquelle j’apprécie autant les stages à l’étranger que nous faisons avec notre équipe du Canada.
À quelle fréquence retrouvez-vous vos coéquipiers de l’équipe du Canada, justement ?
CD – Les deux saisons qui ont précédé les Jeux de Paris ont été folles. Nous étions tout le temps sur le pont, soit en compétition, soit sur les rassemblements internationaux qui suivent ces compétions. Dans les six mois qui ont précédé Paris, j’ai dû faire quelque chose comme six ou sept compétitions. C’est beaucoup. C’est même peut-être trop.
C’est quelque chose que décrit très bien une Amandine Buchard par exemple, lorsqu’elle rappelle l’enchaînement des cinq saisons qui ont précédé les Jeux de Tokyo puis des trois saisons de l’olympiade de Paris. Comment vous sentez-vous, quelques mois après la fin de ce cycle et alors que celui de Los Angeles démarre déjà ?
CD – Pour moi le judo ça va. C’est juste la compétition pour laquelle je n’ai pas encore récupéré. J’aime m’entraîner même si je n’en ai pas eu beaucoup le temps cet automne du fait des nombreuses sollicitations post-JO. Je compte vraiment rattaquer en début d’année.
Et toi, Kyle ?
KR – En fait j’ai pris trois ou quatre mois de break total suite aux mondiaux d’Abou Dhabi en mai dernier. Le fait de n’avoir rien fait sur cette longue période m’a permis de me régénérer. J’ai repris avec une belle médaille de bronze au Grand Chelem de Tokyo et je compte continuer à sortir comme ça, pas beaucoup mais régulièrement.

Qu’est-ce qui est le plus délicat pour vous en compétition : affronter un Japonais ou affronter un Canadien – ou plutôt la Canadienne et le Canadien de votre catégorie, puisque chacun de vous a un concurrent bien identifié en équipe nationale en la personne de Jessica Klimkait et de Shady El Nahas ?
CD – À choisir, je préfère ne pas affronter Jessica.
KR – Tu préfères prendre une Japonaise, c’est ça ?
CD – Oui, à choisir je préfère. C’est dur aussi mais comme je ne m’entraîne pas à Tokyo, mes rivales n’ont en général pas toutes les infos, ce qui me permet de m’ajuster.
Et toi, Kyle ?
CD – Pour toi ça depend, c’est ça ?
KR – Shady est vraiment un super mec et mes partenaires d’entraînement au Japon savent que je suis plutôt un bon gars moi aussi. À l’arrivée, ça n’a pas d’importance : si je gagne c’est ma victoire, s’ils gagnent c’est leur victoire. Que ce soit Shady ou un Japonais, ça ne génère pas de sentiment négatif chez moi.
CD – Je n’irais pas jusqu’à dire négatif mais dans la mesure du possible si je peux éviter ces confrontations c’est mieux [Fin 2024, Kyle Reyes est mené 5-0 dans ses tête-à-tête avec Shady El Nahas. De son côté, Christa Deguchi mène 7-2 dans ses tête-à-tête avec Jessica Klimkait, dont les huit derniers ont eu lieu sur des finales. Elle a aussi battu la Japonaise Tsukasa Yoshida en finale des championnats du monde 2019 à Tokyo. Une victoire et un lieu hautement symboliques puisque le changement de nationalité qui l’avait tenue éloignée du circuit international d’octobre 2014 à octobre 2017 était en partie dû à sa rivalité en équipe du Japon avec la même Yoshida. Enfin, c’est aussi une autre Japonaise de sa génération, Momo Tamaoki, qui précipite son élimination de la course à la qualification olympique 2021 en la dominant en demies des mondiaux de Budapest en juin 2021. Ironie de l’histoire : trois ans plus tard aux mondiaux d’Abou Dhabi, c’est en dominant la même Tamaoki que Deguchi valide cette fois son ticket pour les JO de Paris, NDLR.]
Pensez-vous pouvoir rester amis avec vos rivaux nationaux, à la fin de votre carrière ?
CD – Oui, avec Jessica, ce ne sera pas un problème pour moi.
KR – Pareil avec Shady, il y a beaucoup de respect entre nous.
Comment avez-vous géré ces rivalités au moment du confinement, d’ailleurs ? En octobre 2020 j’avais interviewé Jessica à Budapest dans le cadre du premier Grand Chelem post-confinement (qu’elle avait remporté). Tout était très indécis à ce moment-là pour savoir quelle serait la -57 canadienne aux JO de Tokyo et elle disait que s’entraîner en contexte de restrictions sanitaires lui faisait sans cesse se demander si tu étais mieux lotie qu’elle dans ta préparation au Japon, Christa…
CD – Je ne me souviens plus combien de temps les installations sont restées fermées au Japon. Deux mois, peut-être ? Mais je tiens à te rassurer : tout ça me stressait beaucoup moi aussi. A fortiori lorsque j’ai compris que les règles du jeu avaient changé en cours de route.
C’est-à-dire ?
CD – À l’origine nous devions nous départager sur un combat unique au meilleur des trois manches, vu que nous étions respectivement numéro 1 et numéro 2 mondiales. Mais les conditions sanitaires rendaient le maintien de ce rendez-vous très aléatoire alors la solution choisie a été de prendre celle qui serait la mieux classée aux championnats du monde de juin 2021. Ce jour-là elle gagne sa demie et moi je perds la mienne. La course aux JO s’est arrêtée là pour moi.
Et pour toi, Kyle ? C’était la période où tu soignais tes bobos, c’est ça ?
KR – Oui je me suis fait opérer au moment du confinement puisque toutes les compétitions étaient supposées être à l’arrêt pour une longue durée. Et puis il a été question de combattre d’ici un mois. J’avais programmé cette opération parce que je pensais avoir le temps, alors qu’en fait je n’avais pas le temps.
CD – Tout était comme ça, à cette période. À l’automne 2020, il a été question d’annuler les championnats panaméricains, avant de finalement les maintenir, tout en annulant toutes les autres compétitions à venir. Pour les athlètes, la programmation des entraînements en a été toute chamboulée.
KR – Oui c’était une époque irréelle, quand j’y repense.
Il faut quand même se souvenir qu’à cette époque vous pouviez faire dix minutes de combat avec de longs passages au sol, mais au moment du salut final… pas le droit se serrer la main, mesures sanitaires obligent !
KR – No contact, no comment [Sourire].
Vous projetez-vous déjà sur les Jeux de Los Angeles, en 2028 ?
CD – Je n’y pense pas encore. Je prends les choses année après année. Pour l’heure, j’aspire juste à m’amuser car l’année écoulée a été très intense. Je m’entraînais uniquement dans l’optique de la compétition. Aujourd’hui je suis dans une séquence où j’aspire à m’entraîner pour essayer de nouvelles techniques, sans pression. Essayer de refaire du judo non pas juste pour gagner mais d’abord pour progresser.
KR – C’est pareil pour moi.
CD – C’est pareil pour tout le monde, je crois. [Rires]
KR – Les championnats du monde restent mon principal objectif, saison après saison. Je vais voir comment ça se passe au fil des ans et si je suis bien placé pour les Jeux de Los Angeles j’y penserais le moment venu.

Christa, lorsque tu choisis de changer de nationalité, Kyle était déjà en équipe du Canada, tout en vivant et s’entraînant lui aussi au Japon. Sa trajectoire a-t-elle été une source d’inspiration pour toi ?
CD – Pas vraiment. Tu sais, au Japon les judo féminin et masculin sont deux mondes très différents. Et puis je crois qu’au moment où j’intègre effectivement l’équipe du Canada tu sortais d’opération Kyle, c’est ça ?
KR – Oui j’ai pas mal enchaîné les opérations à cette époque. Épaule, genou, coude… Ça m’a coûté une bonne année et demie, en tout.
Et est-ce que les bons résultats de Christa ont été une source d’inspiration pour toi, Kyle ?
KR – Bien sûr, sachant que moi, lorsqu’elle arrive, je suis déjà juste content d’avoir quelqu’un qui parle japonais dans l’équipe. Une bonne partie est originaire du Québec donc ça parle souvent en français. Or Christa comme moi parlons soit japonais, soit anglais, mais pas français.
CD – Jessica pour sa part parle surtout anglais, Shady aussi…
KR – Oui Shady parle même trois langues je crois, puisqu’il a grandi en Egypte et parle aussi l’arabe.
Qu’est-ce que la Christa d’aujourd’hui dirait à la Christa qui nouait sa première ceinture blanche à l’âge de trois ans (si je me souviens bien de ce que tu m’avais dit lors de notre premier entretien en 2018) ? Idem pour toi Kyle, que dirais-tu au jeune Kyle qui a commencé le judo quand il avait treize ans ?
CD – Vas-y d’abord, Kyle. Je veux prendre le temps de réfléchir.
KR – Je lui dirais qu’il va connaître de belles amitiés et une vraie communauté. C’est ce que j’ai découvert en allant m’entraîner un peu partout, que ce soit au Japon ou à l’étranger. La sincérité de ton engagement fait que tu es respecté.
CD – C’est à peu près pareil pour la Christa que j’étais. Je lui dirais qu’elle va engranger un paquet de souvenirs, des bons et des moins bons. Même si elle ne gagne pas, faire du judo est déjà une bonne décision. Il y a des moments douloureux, c’est vrai, mais il y a beaucoup à apprendre, à chaque fois.

D’ailleurs Mimi Huh, la Coréenne que tu bats en finale des Jeux de Paris, t’avait dominée en finale des mondiaux d’Abou Dhabi deux mois avant. Penses-tu que ta victoire en juillet vient du souvenir de ta défaite en mai ?
CD – Absolument. Quand elle me bat à Abou Dhabi, elle me donne aussi l’occasion de mieux comprendre sa manière de combattre, ce qui me servira plus tard aux Jeux. Mais il faut savoir que la finale d’Abou Dhabi était aussi un moment particulier pour moi. En demi-finale, la Coréenne avait sorti Jessica, ce qui me permettait d’être officiellement qualifiée pour les Jeux, trois ans après les mondiaux de Budapest où le scénario inverse m’en avait écartée. J’ai ressenti un immense soulagement qui, derrière, m’a peut-être privée du surcroît de détermination qu’il faut pour remporter une finale mondiale… Aux Jeux par exemple, je ne pensais pas en termes de victoires ou de défaites. Je pensais juste à faire de mon mieux et c’est pour ça, je crois, que ça a marché… Donc pour revenir à ta question, si j’avais un conseil à me donner quand j’étais petite, ce serait juste ça : fais de ton mieux.
As-tu d’autres exemples de combats ou compétitions charnières comme cela, au cours de ta carrière ?
CD – Je pense à mon premier Grand Chelem de Paris, que je gagne en 2018. J’avais gagné une World Cup la semaine précédente au Portugal, mais là, m’imposer à ce niveau, ça a été une étape importante pour moi après ces trois années loin du circuit international qu’imposaient mon changement de nationalité.
Et toi Kyle, tu te souviens d’un moment comme ça ?
KR – Je dirais en 2013, l’année mon titre mondial junior et de ma finale au Grand Chelem de Tokyo. Juste avant cette séquence, en septembre, je remporte les championnats universitaires du Japon. Je ne peux pas dire que je n’avais pas en moi la conviction que je pouvais battre les meilleurs, mais ça a été une compétition difficile, qui m’a prouvé que bosser dur finissait par porter ses fruits. Je n’avais pas encore vingt ans, et ça m’a donné une confiance en mes moyens qui ne s’est jamais démentie jusqu’à aujourd’hui. – Propos recueillis par Anthony Diao, hiver 2024. Remerciements : Monica Barbieri, Pierangelo et Raffaele Toniolo. Photo d’ouverture : ©JudoAKD.
Une version en anglais du présent entretien est disponible ici.
Bonus – 20 mai 2024. En dominant en demi-finale des mondiaux d’Abou Dhabi la Japonaise Momo Tamaoki (celle-là même contre qui elle s’était inclinée en demies des mondiaux 2021, une défaite qui la privait des JO de Tokyo), Christa Deguchi valide au passage son ticket pour les JO de Paris. Battue dans l’autre demi-finale par la Coréenne Mimi Huh, sa compatriote Jessica Klimkait, championne du monde 2021 et troisième des JO cet été-là, est cette fois celle qui reste à quai :
Lire aussi, en français :
- JudoAKD#001 – Loïc Pietri – Le franc Français
- JudoAKD#002 – Emmanuelle Payet – Cette île en elle
- JudoAKD#003 – Laure-Cathy Valente – Lyon, troisième génération
- JudoAKD#004 – Retour à Celje
- JudoAKD#005 – Kevin Cao – La parole aux silences
- JudoAKD#006 – Frédéric Lecanu – Voix sur son chemin
- JudoAKD#007 – Shin Gi Tai – (Hier) AUJOURD’HUI (Demain)
- JudoAKD#008 – Annett Böhm – De l’autre côté
- JudoAKD#009 – Abderahmane Diao – Infinité de destins
- JudoAKD#010 – Paco Lozano – Le combat dans l’oeil
- JudoAKD#011 – Hans Van Essen – Monsieur JudoInside
- JudoAKD#012 – Judo aux JO 2024 – J1/8
- JudoAKD#013 – Judo aux JO 2024 – J2/8
- JudoAKD#014 – Judo aux JO 2024 – J3/8
- JudoAKD#015 – Judo aux JO 2024 – J4/8
- JudoAKD#016 – Judo aux JO 2024 – J5/8
- JudoAKD#017 – Judo aux JO 2024 – J6/8
- JudoAKD#018 – Judo aux JO 2024 – J7/8
- JudoAKD#019 – Judo aux JO 2024 – J8/8
- JudoAKD#020 – Après les Paralympiques – Post-scriptum.
- JudoAKD#021 – Benjamin Axus – Toujours vif
- JudoAKD#022 – Romain Valadier-Picard – La prochaine fois, le feu
- JudoAKD#023 – Andreea Chitu – Nos meilleures années
- JudoAKD#024 – Malin Wilson – Venir. Voir. Vaincre.
- JudoAKD#025 – Antoine Valois-Fortier – La constance du jardinier
- JudoAKD#026 – Amandine Buchard – Le statut et la liberté
- JudoAKD#027 – Norbert Littkopf (1944-2024), par Annett Boehm
- JudoAKD#028 – Raffaele Toniolo – Bardonecchia, en famille
- JudoAKD#029 – Riner, Krpalek, Tasoev – La guerre des trois n’a pas eu lieu
- JudoAKD#031 – Jimmy Pedro – Il était une foi en l’Amérique
- JudoAKD#032 – Christophe Massina – Vingt années ont passé
JudoAKD – Instagram – X (Twitter).