Judo aux JO – Un journal olympique 2024 – Post-scriptum

Il y aura eu ce samedi 7 septembre 2024 à l’Arena-Champ de Mars. Ultime journée des épreuves de judo des Jeux paralympiques. Dehors, dans plusieurs villes de France, des manifestations contre le glissement en république bananière d’un pays qui n’aura bientôt plus que le sport-spectacle et les perspectives de guerre pour s’espérer encore un peu nation. À l’intérieur, du lien, du lion, du liant. De l’attention à l’autre, de l’entraide et de la prospérité mutuelle en veux-tu en voilà, au pied de la conquérante et très dans l’air du temps statue équestre du maréchal Joffre. De l’émotion, de la vraie, par pelletées. Des arbitres redevenus centraux dans la tenue tant du combat que des combattants, partenaires pour quelques minutes de ces femmes et de ces hommes qu’ils encadrent par la voix et qui les empaument en retour et en confiance, les ramenant sans cesse et à pas comptés vers le centre du tapis et une lumière intérieure qui n’éblouit pas qu’eux. À la redescente des marches, ces entraîneurs dont il crève les yeux que l’apport humaniste dépasse amplement les enjeux d’or et d’argent. Il se devine des histoires de dinette, de covoiturage, de paperasses à quatre mains, de maladresses pardonnées et d’apprivoisements mutuels. Des incompréhensions ponctuelles, du réconfort par accolades et de la complicité à foison. Des judokas en judogis, en costumes ou en survêtements, tous soudain plus grands que cette discipline qui les a faits converger les uns vers les autres le temps d’un Olympe parisien, et tant pis si nombre d’entre eux n’ont jamais vu Kosei Inoue ou Shohei Ono au mieux qu’en dolby stereo. Il y avait mille leçons de judo ce samedi-là et ce fut une chance de pouvoir y assister.
Juste avant, nous avions demandé aux tous premiers contributeurs de JudoAKD de nous confier ce qu’ils avaient pensé de ce qui s’était joué sur le même tatami entre le 27 juillet et le 3 août. Voici ce qu’ils en disent, et c’est à lire en se souvenant que ça se relira aussi, peut-être, dans quelques années, avec un oeil sinon humide, du moins différent. La patine du temps, disent les anciens.
 – JudoAKD#020.

 

 

 

 

Champion du monde 2013 des -81 kg. ©DR/Archives famille Pietri/JudoAKD

Loïc Pietri (JudoAKD#001) – « J’ai suivi les Jeux depuis Nice. Pas très assidu mais j’ai quand même jeté un oeil, par bouts. J’ai beaucoup aimé voir des Français arriver en forme. Il semble que nous ayons un peu lâché avec une longue tradition du surentraînement ‘à la Française’. Sur ces Jeux j’ai vu des Français conquérants et au max de leurs capacités physiques et ça, ça fait plaisir. Côté bémols, la place trop importante prise par l’arbitrage et par la stratégie. Cela laissait peu de place au judo et c’est triste de regarder du judo sans voir de mouvements… de judo.
La solution passe par une grosse réforme arbitrale. Il y a tellement de shidos qu’on ne s’y retrouve plus. On ne sait pas où ils vont tomber et, surtout, ils avantagent souvent ceux qui cherchent à jouer avec ces pénalités alors que, dans l’esprit, il faudrait qu’ils bénéficient en priorité à ceux qui ne sont pas en train de calculer et qui essaient de s’engager dans le combat. Vu que je constate que souvent les arbitres ne savent pas qui est en train d’attaquer et de prendre des risques, le seul truc qui me paraît bon à faire ce serait… d’arrêter d’en mettre, et de n’annoncer un golden score que s’il y a lieu de vraiment y aller. Parfois en effet il y a des combats où un seul des opposants s’engage et essaie vraiment de faire tomber, et l’autre qui attend, qui bloque tout et qui fait durer le match à coups de fausses attaques par exemple. Il y a eu beaucoup de combats comme ça. Je trouve dangereux de donner des shidos à quelqu’un parce que l’autre fait des fausses attaques et, au contraire, je trouve injuste de laisser un golden score de huit minutes alors qu’il n’y en a qu’un qui essaie vraiment de faire tomber dans le combat… Je pense qu’il faudrait une réforme arbitrale qui prenne ces données-là en compte. Une réforme qui établirait que l’attitude offensive et la prise de risque doivent être valorisées. L’attitude est pour moi un paramètre très important : quand tu es face à ton adversaire, les deux hanches bien alignées face à lui, que tu te tiens droit à la façon du Japonais Ebinuma, cela n’a pas de sens d’être sanctionné d’un shido parce qu’une ou deux de tes attaques t’auront fait tomber à plat ventre ou que tu as lancé un seoi sans tourner le dos, ou un kata… L’attitude, donc, et les qualités offensives. Si quelqu’un par exemple veut croiser et rester à une main, il doit attaquer. S’il veut mettre les fesses en arrière, tendre une main dans le dos et attendre trois minutes en bloquant le combat, ça il faut le sanctionner. Et il faut le sanctionner soit immédiatement, soit en ne le laissant pas aller au golden score, en fait… Dans la mesure où il y en a un qui a clairement été plus constructif que l’autre, eh bien je suis pour le retour des drapeaux. Si c’est trop dur de les départager, on laisse le golden score. Mais autrement ça ne sert à rien de continuer sur un golden score. Les drapeaux, ça avait du bon pour ça. Un golden score, moi, j’ai envie de le voir quand il y a un Abe-Maruyama, où les deux s’envoient des attaques. Mais il y a des combats où je n’ai pas envie de voir de golden score en fait. Il y en a un qui n’a pas fait le taf, il ne mérite pas de passer, point. Sinon il va pousser le combat à neuf minutes jusqu’à ce que l’autre en face se mette à tituber et conclure sur un mouvement de judo qui n’est même pas un mouvement de judo – et je trouve ça sans intérêt, en fait. C’est pas intéressant, ça fait pas vibrer les judokas et c’est un peu ce qu’on a vu sur ces Jeux, parfois. Il y avait beaucoup de stratégie, de physique mais le judo, parfois, était complètement mis de côté. »

 

©DR/JudoAKD

Emmanuelle Payet (JudoAKD#002)- « J’étais à La Réunion. On a regardé les JO en famille avec mes parents et mes sœurs. On était à fond la caisse derrière les Français que ce soit pour le judo, le basket, la gymnastique, le handball, etc. J’ai regardé un peu comme j’ai pu parce qu’il fallait aussi que je profite de ma famille et de mon île, hein. On ne vient pas à La Réunion pour rester devant la TV [Sourire]. J’ai aimé la France qui gagne et ses très belles médailles en judo et dans plusieurs autres disciplines. J’ai aimé voir les judokas français s’exprimer aussi bien devant les caméras, la classe ! J’ai aimé ⁠le -60 Luka Mkheidze, un judoka qui fait une très belle médaille d’argent, pour son humilité et son parcours de vie hors du commun.
J’ai beaucoup aimé ces JO sauf la pluie lors de la cérémonie d’ouverture même si elle était grandiose à l’écran – moins pour le public et les athlètes sous la pluie j’imagine [Rires]. C’est tellement beau Paris quand il y a du soleil ! On s’est rattrapés après, je sais… J’ai pas trop aimé non plus la jeune fille qui tenait le parapluie pour Tony Estanguet lors du discours de la cérémonie d’ouverture. J’étais super soucieuse pour son bras et je n’ai donc rien écouté du discours. Désolée Tony [Rires] !
Autre bémol, le combat du Géorgien contre Teddy. Une attitude qui ne devrait pas avoir sa place en judo. Teddy exprime sa joie suite à sa victoire et le titille un peu du regard. Le Géorgien qui lui enfonce les pieds dans les parties intimes alors que le combat est fini puis, cerise sur le gâteau, menace de frapper un homme à terre ?! Alors là c’était le pompon ! J’ai été vraiment déçue de cette attitude.
Pour le reste – mais il ne s’agit que de mon avis personnel -, je trouve qu’il y avait des sanctions qui n’avaient pas lieu d’être, notamment la main qui touche l’intérieur du kimono j’ai trouvé que c’était un peu excessif. Idem, que les attaques en dessous de la ceinture soient interdites, je trouve que c’est dommage. Moi j’aime bien arracher en judo, te guruma, kata guruma, encore une fois ça n’est que mon avis très très personnel [Rires]. »

 

 

©Archives Laure-Cathy Valente/JudoAKD

Laure-Cathy Valente (JudoAKD#003) – « J’ai eu la chance de partir avec mes filles pendant trois semaines en Martinique, à l’invitation d’une parent d’élèves avec ses deux enfants. C’est de là-bas que nous avons regardé la cérémonie d’ouverture, tous ensemble. Il y a eu beaucoup d’émotions, surtout lorsque Teddy a allumé la flamme avec la voix de Céliiine. J’avais pris pour l’occasion Eurosport pour qu’on puisse regarder tous les combats avec ma fille Lily, et surtout les finales commentées par Fred !
Avec le décalage horaire, soit je mettais le réveil, soit nous rattrapions les combats jusqu’aux finales. Nous avons particulièrement suivis les Français et les Géorgiens, car j’adore leur judo. Mention spéciale pour l’épreuve par équipes et les valeurs exemplaires qui se sont dégagées de cette journée.
Les JO sont un moment particulier pour tout le monde. Il y a eu tellement d’émotions… J’ai entendu ou lu beaucoup de critiques sur les combats et les combattants qui jouent avec l’arbitrage. Je pense simplement que les combattants s’adaptent aux règles qu’on leur propose. Ils s’adaptent et parfois les utilisent, et ça a toujours été ainsi ! Pour moi il manque juste une valeur avant le waza-ari, qui a perdu en qualité. Et il y a toujours des détails à revoir sur les shidos et la façon dont ils sanctionnent les athlètes.
Ça a été des moments magiques, vécus en famille et avec la grande famille du judo ! »

 

Petra Nareks et Igor Trbovc – Retour à Celje. ©JudoAKD
Igor Trbovc, interviewé dans Retour à Celje (JudoAKD#004)« Nous étions en stage avec nos cadets et nos juniors à Izola, au sud-ouest de la Slovénie, pendant les Jeux. J’ai bien sûr suivi les combats des Slovènes ainsi que certains combats importants, la plupart pendant les blocs finaux. J’ai vu des combats intéressants, de beaux ippons et une belle ambiance. C’était beau de voir les Jeux à Paris car les Français sont un public de connaisseurs. J’ai trouvé en revanche que la salle était trop petite… Nous avons tous vus ces combats serrés qui se terminent par des victoires par shido. Je crois que personne n’aime ça mais c’est difficile de changer ça. Les Jeux voient s’affronter les meilleurs athlètes du monde. Ils sont au top de leur forme et jouent leur vie sur cet évènement. Ils méritent de ce fait d’être traités équitablement. »
Aux côtés de Cyril Jonard. ©Thomas Jouhannaud-Le Populaire du Centre/ JudoAKD

 

Kevin Cao (JudoAKD#005) – « J’étais à Paris durant la première semaine des Jeux en tant qu’envoyé spécial pour le groupe Centre France qui regroupe huit journaux de presse quotidienne régionale. Ma mission principale était de suivre les compétitions de judo mais j’ai aussi pu naviguer sur d’autres sites (Invalides, Trocadéro, Tour Eiffel, Grand Palais, Pont Alexandre III, Porte de Versailles, Centre Aquatique, etc.) pour d’autres sports. J’ai ainsi vu de l’escrime, du tir à l’arc, du basket 3×3, du handball, du tennis de table, du water-polo, etc.
On m’a souvent demandé mes instants préférés des Jeux. Ils sont nombreux, notamment au judo, avec beaucoup de moments forts : la surprise Gaba, le patron Riner ou encore les Françaises – qui représentaient une « dream team » dixit Stéphane Nomis – qui s’égarent sur la route de l’or mais qui parviennent à sauver leur journée avec du bronze. Avec, pour chacune, une émotion différente en fin de journée : le sourire et des punchlines pour Boukli qui lance la moisson de médailles du sport français et, quelques journées plus tard, une Romane Dicko inconsolable, qui ne cesse de sangloter entre deux réponses.
Cette semaine a été riche, intense et bruyante. Et c’est ce que j’ai particulièrement apprécié à l’Arena Champ-de-Mars : chaque nuit, on finissait avec des acouphènes tant le public avait hurlé, chanté et fêté ses héros. Beaucoup d’acteurs l’ont souligné : ils n’avaient jamais connu une telle ambiance au judo. « La meilleure du monde« , affirmera Teddy Riner qui s’est nourri de la force de 8 000 âmes. Il y avait parmi eux des connaisseurs et des supporters. Des gens venus voir du beau judo et d’autres souhaitant simplement voir leur représentant avec de l’or autour du cou. Ce mélange a donné une atmosphère à nulle autre pareil. Il suffisait qu’un Français entre dans l’arène pour que la fureur se déclenche. Que des Marseillaises résonnent a capella et que des chants s’enchaînent, se répondent et redoublent d’intensité. C’était fort. C’était puissant.
Il y a aussi des moments suspendus qui resteront dans l’histoire du judo. Les pleurs d’Uta Abe qui s’effondre, littéralement, et le public qui scande « Uta, Uta » pour lui donner la force de se relever. L’ovation, aussi, pour Saito, battu deux fois par Riner en finale de l’épreuve par équipes, par des tribunes majoritairement françaises. Honneur et respect : c’était entièrement judo et c’était beau.
On s’était étonnés que le judo soit parqué dans un stade éphémère alors que le succès populaire du Grand Chelem de Paris à l’Accor Arena n’est plus à démontrer : finalement, ce site a été une très belle surprise. Qui nous pousse à nous demander : et si cela avait eu lieu à la Défense Arena ou à Bercy ?
Encore une fois, grâce à sa locomotive, l’inusable Teddy Riner – « il veut  entrer dans l’histoire à vie en réussissant des records que personne ne pourra faire tomber« , résume Nomis -, le judo français s’est offert une magnifique promotion. Mais cette semaine a été marquée – encore une fois – par un manque de lisibilité. Plusieurs fois des copains qui voulaient s’intéresser à la discipline pendant les Jeux m’ont écrit : « Je ne comprends rien aux règles, ce n’est pas clair« . Tous les ans, ou presque, le règlement change. Il est censé fluidifier les combats, rendre chaque opposition plus simple, plus lisible, plus visible. Or, olympiade après olympiade, ce n’est toujours pas le cas. Bien sûr, on rêve tous de voir un ippon en finale des Jeux à la Teddy Riner (qui avait gagné à Londres et à Rio aux pénalités) mais on assiste souvent à des joutes fermées voire brouillonnes. Cela a d’ailleurs été une remarque de plusieurs confrères spécialistes : il y a eu peu de combattants ultimes, forts, techniques, efficaces et pratiquants du beau judo… Par contre, on a eu des décisions contestées, des judokas refusant de sortir du tapis – à tort ou à raison – et des comportements qui ne correspondent en rien à l’idéal du judo. L’exemple le plus marquant étant le cas de Tushishvili, bien loin du Code moral. Cette réaction a été sanctionnée immédiatement. Peut-être qu’une peine plus lourde aurait permis à un(e) autre combattant(e) de ne pas tenter de l’imiter ? »

 

©Laëtitia Cabanne/JudoAKD

Frédéric Lecanu (JudoAKD#006) – « Mes Jeux ont duré trois semaines. Ils étaient répartis entre l’animation du Club France pour le CNOSF et les commentaires judo pour Eurosport. C’était comme une médaille à deux facettes. Je les ai vécus comme un tunnel. Un tunnel hyper minuté, avec un niveau de concentration maximal. Au Club France, j’alterne les conférences de presse et les fêtes à la médaille. Pour Eurosport, je commente pendant huit jours sur site, avec des passages en plateau le matin à l’hôtel Raphael et le soir au Club France. Les journées sont longues (très longues !) et les nuits sont courtes (très courtes !). En gros on passe trois semaines à dormir entre trois et cinq heures par nuit. C’est un rythme à prendre !
J’ai vécu ces Jeux de manière très professionnelle, en me préservant de toute fatigue et de toute émotion contreproductive. Je suis d’ailleurs revenu pendant les para comme spectateur et je les ai vus d’un œil complètement différent. Pendant les Jeux j’ai aimé l’ambiance générale incroyable, la ferveur, les gens… On a vécu un moment de France parfaite, une parenthèse d’union, de partage, d’empathie et de bonne humeur…  Au Club France, je suis passé de la cave au grenier en trois minutes en enchaînant l’animation de la conférence de presse de crise de la gym, moment vraiment difficile pour toutes les personnes présentes, avec la remise de la médaille de Léon Marchand, un moment d’une liesse incroyable. Il y a aussi eu les basketteuses et les basketteurs, les volleyeurs… C’était fou.
Cette chaleur, ce bruit, c’est comme une ruche. Personne ne savait comment allait répondre le Club France. Jusqu’à la veille, c’est d’abord des hectares à remplir. Notre seule certitude : si c’était plein c’était réussi. Et il a accueilli 600 000 personnes en quinze jours ! C’est la cérémonie d’ouverture qui a lancé le truc et les gens s’en sont emparés. Je comparais avec Londres et Rio, où j’étais aussi. J’ai été épaté par le comportement des gens. C’était un moment en suspension. Cinq balles l’entrée, accès aux champions, accessible à tout le monde. Les gens ont décidé d’être heureux. Ce n’est pas la France qui râle. Les gens ont décidé de relativiser la queue, de renoncer à l’esprit chafouin. C’est rare donc c’est précieux.
Pour le judo, j’ai aimé bien sûr les résultats ! Avoir vécu Athènes en 2004 te laisse toujours un moment d’alerte particulier. C’est toujours un mélange de passion et de raison. De liesse et d’humilité. Je mesure la fragilité d’un instant pareil. Et sa beauté. En individuel, Teddy gagne et la France fini troisième nation derrière le Japon et l’Azerbaïdjan. Si Teddy avait perdu ? On finissait onzième ou douzième nation… Les équipes ? Teddy qui recombat ? Moment d’anthologie ! Mais le hasard aurait pu être moins généreux. Et le résultat moins historique. Bref ! Ça ne s’est pas passé comme ça et c’est tant mieux ! La France a formidablement réussi ses Jeux grâce aux femmes comme aux hommes. Et avec un Teddy qui nous a donné 48 h d’un niveau… stratosphérique.
Ce qui est stratosphérique aussi, c’est la dimension de l’évènement. J’ai commenté un nombre incalculable de combat. Mais là… Eurosport à proposé un résumé de mes commentaires sur le combat Gaba/Abe. Il a été vu 3,5 millions de fois sur Instagram et a touché deux millions de comptes Insta différents… C’est juste dingue.
Soyons clairs, dans l’ensemble, la prestation était d’une immense qualité. Historique. Inoubliable. Mais deux points tout de même :

  • si on voulait toucher la perfection, iI aurait fallu – à mon sens – un lieu plus encore à la hauteur de la portée du judo dans notre pays, mais aussi au niveau de sa dimension historique et universelle. J’aurai rêvé d’une très grande salle (mais pas l’Accor Arena, faut bien changer de temps en temps !) ou d’un endroit mythique comme le Grand Palais ou hyper moderne comme pour la natation… Ou un show permanent comme pour l’athlétisme. Le judo est le plus grand pourvoyeur de médailles sur ces Jeux. C’est le premier sport olympique en 2024 ! Il mérite un écrin à la hauteur du bijou qu’il est pour le sport français. Mais c’est un détail – on parle de perfection, là !
  • concernant la pratique, il va falloir tout de même revenir à certaines bases. La projection et le ippon sont la genèse de notre discipline. Pas le shido. Et c’est là le sujet. S’il veut être spectaculaire, le combat doit être engagé. Et on doit surprendre l’adversaire par la création d’un système d’attaque et non uniquement une succession d’attaques directes. Il y a donc un équilibre à trouver, de la part de toutes et tous. Et ce n’est pas qu’une question d’arbitrage stricto sensu. Le judo, c’est un rythme. Le consultant que je suis s’appuie sur ce rythme pour donner son avis sur l’issue du combat. Ce n’est pas toujours facile. Et attention à ne pas tomber dans le piège que l’on voit se développer dans d’autres discipline. On doit être avares en VAR. L’image est puissante. Mais son interprétation complexe. Il y a le sens du judo. Et l’application stricto sensu de la règle. Je suis désolé de l’avouer mais la victoire de Max Ngayap dans le combat pour le bronze en -90 kg a été incompréhensible pour moi sur le moment. C’est la première fois de ma vie que je commente sans pouvoir expliquer ce qui vient de se passer. L’explication par l’action en ciseau de jambe, je ne la comprends qu’une ou deux heures plus tard. De mémoire, même Guillaume Fort, son entraîneur, ne sait pas bien dire, en direct, pourquoi le troisième shido est tombé contre le Brésilien. Dans un monde idéal, il faut clarifier ces détails. Ne plus laisser la place au doute, tant pour le combattant que pour le spectateur.

Récemment, à l’occasion d’un PSG-Lille, le monde du foot a eu besoin de trois jours pour tirer au clair l’image d’un hors-jeu. En judo, notre combat référence en la matière reste le Shinohara-Douillet de la finale des Jeux de Sydney. Suivant l’angle de la caméra, personne ne voit le même impact. C’est un peu le danger qui guette le judo : si tu VARises à tout va, bientôt il faudra une VAR pour vérifier le salut. Je repense aussi au fameux ippon-ko de Margaux Pinot en finale des mondiaux 2023 face à la Japonaise Niizoe. Si tu suis la lettre du règlement, il y a contact du bras. Si tu t’en tiens à l’esprit de l’action, ce contact ne change rien à l’impact final. Pourtant il est considéré comme une faute, ce qui change toute l’issue du combat puisque quelques secondes plus tard le titre mondial par équipes passe des épaules françaises aux japonaises.
En soi, c’est presque normal que nous en arrivions là. Le foot et le rugby ont aujourd’hui le même problème. Quand tu mets le doigt dans cet engrenage, tu n’en sors jamais vraiment, en fait. Le rythme est haché, c’est difficile à commenter. L’engagement des combattants devient ambigu. Il y a beaucoup d’attaques directes, mais sont-elles lancées pour marquer ou pour ne pas prendre la pénalité ? Pour ma part je vois beaucoup d’attaques de protection plutôt que des attaques qui cherchent vraiment à créer le déséquilibre. Et là le judo a un problème car l’efficacité, la vraie, elle est dans la recherche et la concrétisation de la projection.
Le pire c’est que l’intention de départ est louable. Vraiment. Il s’agit d’ouvrir des combats qui, pendant longtemps, allaient en se refermant. Le problème c’est qu’il est aujourd’hui plus facile de faire tomber les pénalités que de faire tomber le mec ou la nana en face. Être efficace, aujourd’hui, c’est ne pas être pénalisé, et tant pis si le profane n’y comprend plus rien… Pourtant, si tu élargis un peu le spectre, tu vois qu’une discipline comme le sumo, par exemple, a réussi à ne pas changer ses règles tout en demeurant spectaculaire. Il y a sans doute là de quoi méditer. »

 

Shin Gi Tai – (Hier) AUJOURD’HUI (Demain). ©DR/JudoAKD

Jérôme Muller, professeur de judo dans le documentaire Shin Gi Tai (JudoAKD#007) « Nous sommes partis en famille à l’île de Ré, une semaine avant le début des JO. J’avais préparé le programme, emmené un PC, et cherché autour du camping des lieux de diffusion. Pour le judo, tout mon programme de vacances était organisé autour des finales principalement devant mon écran au camping, à la plage ou au Bar des baleines sur l’île de Ré… Avec une cérémonie d’ouverture foisonnante, déconcertante, avec des longueurs entrecoupées de moments de grâce, le ton était donné : ça va être quelque chose, laissons-nous prendre aux Jeux… Cette cérémonie a été le détonateur d’une quinzaine très riche. Elle a donné à tous ce moment que tout le monde attendait : de la détente et des émotions, très loin des tambouilles politiques affligeantes. Cette trêve olympique, bien qu’opportune pour le chef de l’État, à permis aux Français de faire à nouveau nation. Côté organisation, on regardait les éliminatoires sur le téléphone là ou on était, et on s’installait pour les finales. L’essentiel est que j’ai réussi à regarder tous les matches des Français, certains en replay… Cerise sur le gâteau, j’ai été invité pour assister aux équipes le samedi. Un aller-retour Île de Ré-Paris en bus et TGV, pour vivre un grand moment de sport. »
Trois moments très forts. « Le principal constat c’est l’énergie et l’engagement des judokas français. Shirine et Luka qui apportent les premières médailles à la France, pas celles espérées, certes, mais de la combativité et de la détermination. Ça lançait l’équipe de France au mieux. Sur cette semaine, un peu comme tout le monde, il me reste trois moments très forts : la semaine de Gaba, véritable révélation de ces JO pour le judo. Une étoile est née, sans complexe mais avec beaucoup de maîtrise et d’audace. Il a donné un sacré coup de jeune à l’équipe de France masculine… La deuxième image est le titre en individuel de Teddy Riner. Il était au top de sa forme, très bien préparé, affuté, sûr de sa force, ça impressionne. J’étais dans le TGV pour Paris au moment de sa boîte sur Kim, j’ai sauté et hurlé dans le train. J’ai ensuite expliqué brièvement le pourquoi de mon état… Le troisième moment très fort reste les équipes. Un moment d’une rare intensité, pour moi peut-être la plus belle page du judo français, un moment d’anthologie pour le sport français. Un moment inoubliable vécu à l’Arena Champ-de-Mars, puis prolongé à la Fan zone de l’Institut du judo dans une ambiance de feu… Il m’a fallu du temps pour redescendre une fois retrouvée la tranquillité de l’île de Ré. »

L’immense frustration en -90 kg du Serbe Nemanja Majdov, éliminé d’entrée aux pénalités et sans avoir pu s’exprimer face au Grec Theodoros Tselidis. ©Emanuele Di Feliciantonio – IJF/JudoAKD

Bémols et interrogations. « Le règlement ne permet pas toujours un arbitrage cohérent dans le sens du combat. Ce n’est pas forcément ou toujours le meilleur combattant qui l’emporte, c’est gênant… J’ai en tête l’exemple de Majdov, qui sort sur trois pénalités sans qu’il y ait eu de combat. La place de troisième de Maxime Ngayap est méritée au vu de sa journée, mais le combat a été arbitré à l’envers. Le Brésilien ayant produit des mouvements de judo très forts et efficaces sauf l’impact, se retrouve cinquième… J’ai été interloqué par ce combat, vraiment. Pour ma part, je reviendrais à la troisième marque, le kinza. Trois kinzas, comme trois pénalités et le combat est gagné, avec pour définition du kinza une projection efficace mais avec un impact trop peu précis… Plus de la moitié des combats (peut-être même davantage) finissent au golden score, les judokas commençant à prendre des risques ou à accélérer au bout de quatre minutes de combat… D’un autre côté, le combat entre Abe et Gaba nous a montré que quand on laisse le judo s’exprimer sans pénalités, l’engagement peut être présent, donnant un combat déjà mythique… Tout ça fait du grain à moudre. »
Héritage des Jeux. « C’est une vaste question à prendre sous différents angles. La force collective d’une nation avec des ambiances survoltées sans débordement, et un peuple voulant vivre des moments forts et positifs en dépassant tous les clivages politiques, sociaux et culturels, c’est très positif, mais pour quelle durée ? D’un point de vue éducatif, Teddy Riner pour le judo, Léon Marchand en natation ont lancé la machine à rêve, touchant les plus jeunes, ce qui va avoir un impact forcement positif sur leur pratique sportive, si on développe les capacités d’accueil et d’encadrement bien sûr. Au niveau motivationnel, c’est un impact très fort. Le judo avec ses dix médailles a été le fer de lance de la délégation française sur cette première semaine. C’est avec fierté que je revendique d’appartenir à cette famille qui a su répondre présent malgré la pression… Maintenant, que manque-t-il au judo pour continuer à soulever les foules tout en proposant des valeurs éducatives très fortes ? Comme évoqué tout à l’heure, retrouver un règlement plus positif que punitif en valorisant la marque et le judoka qui essaie de faire tomber avec un arbitrage cohérent permettant au judoka le plus sincère de l’emporter dans ses attaques… D’un point de vue intérêt du public et compréhension du score, ça pourrait être positif pour gagner en visibilité. Sinon le point de vue du professeur d’EPS que je suis aussi : nous sommes une profession qui touche tous les élèves d’une tranche d’âge, tous les sportifs d’une génération, avec un rôle de détection majeur des talents que nous envoyons dans les clubs. Ce travail collectif d’une profession n’a, à mon gout, pas été assez mis à l’honneur. Par exemple dans mon collège nous préparons notre journée aux para judo à l’Arena Champ-de-Mars depuis deux ans. Nous sommes labellisés collège Génération 2024 depuis plus de quatre ans. Cinquante mille scolaires vont assister aux JO paralympiques grâce à l’engagement des enseignants pour continuer à faire rêver et faire naître des vocations chez nos élèves. Le point fort du judo, c’est aussi la qualité de sa formation, avec des professeurs professionnels et tous diplômés. C’est à mettre en avant également, je pense. »

 

©DR/JudoAKD

Annett Boehm (JudoAKD#008) – « J’ai travaillé tous les jours lors des épreuves de judo sur ces JO. Le commentaire du direct en ligne m’a pris sept à huit heures par jour, du premier au dernier combat. Je ne commentais pas que les Allemands mais tous les combats qui se présentaient. Pour la télévision en revanche, je ne commentais que les judokas allemands. Après ça, je m’occupais des reportages d’après-match. J’ai également commenté le bloc final des épreuves de taekwondo sur la seconde semaine. C’était pour le direct en ligne et j’étais aux côtés d’un expert. Il y a juste eu une journée où nous avons commenté pour la télévision, lorsque Lorena Brandl, l’unique combattante allemande engagée, a concouru.
J’ai aimé voir tous ces combattants vivre leur rêve olympique. J’ai vu ces athlètes donner tout ce qu’ils avaient, réconforter leurs adversaires et se réjouir pour eux. J’ai vu de la joie, de l’extase et de la déception. Toutes ces émotions qui font des Jeux ce qu’ils sont.
Dans l’ensemble, j’ai plutôt vu du bon judo. Bien sûr, beaucoup de combats se sont décidés aux pénalités. Mais c’est aussi dû au très haut niveau requis au niveau olympique. Je suis certaine que les superviseurs, la table centrale et les arbitres sur le tapis ont fait de leur mieux pour que tout se passe bien. Après, j’ai été un peu gênée, je dois l’avouer, par le fait que les pénalités ne tombaient pas toutes de la même manière. Quand les pénalités étaient données très rapidement un jour, elles mettaient davantage de temps à arriver le jour suivant. Je crois que ce qui est important pour un judoka qui vient accomplir son rêve d’une médaille olympique est que les règles soient appliquées avec constance. »

 

 

©Mathieu Chouchane/JudoAKD

Abderahmane Diao (JudoAKD#009) – « J’étais sur place puisque j’avais le badge de sparring partner pour le Sénégal. C’était top, d’autant que ce n’était pas prévu et que je n’avais pas de places au départ pour venir assister à la compétition. J’ai pu être présent tous les jours sauf le samedi des équipes que j’ai suivi de chez moi, à la télé.
J’ai vu du judo, beaucoup de judo. J’ai vu des outsiders battre des favoris ce qui rappelle, une fois encore, qu’en judo tout est possible. Niveau arbitrage, en revanche, j’ai été un peu dérangé par le fait que les combattants les plus connus étaient davantage favorisés. Les shidos ne montent pas à la même vitesse selon le degré de notoriété.
Pour moi, ce qui manque au judo pour qu’il se rapproche de l’idéal que je m’en fais, ce serait déjà de pouvoir en vivre. Après, pour n’avoir été cette fois que spectateur de cette compétition, ça m’a permis de constater à quel point le judo est un sport difficile. Impossible d’être attentiste ou de se ménager. Il faut sans cesse s’engager sinon le shido tombe. C’est très physique et la moindre erreur peut t’être fatale. »

 

©DR/JudoAKD

Paco Lozano (JudoAKD#010) – « J’ai fait exactement 108 934 photos de judo en huit jours pendant les JO de Paris, soit environ 13 000 photos par jour. La deuxième semaine a été consacrée à d’autres sports : taekwondo, lutte, beach volley, gymnastique rythmique etc. Pour ces autres sports j’ai pris moins de photos, environ 36 000 tout de même. Sur cette deuxième semaine, j’ai eu la chance que ma femme soit venue à Paris et qu’elle m’ait beaucoup aidé. Grâce à elle, j’ai pu combiner le travail et un peu de tourisme puisque nous en avons profité pour visiter les lieux les plus emblématiques de Paris.
Sur ce que j’ai pu observer au judo, il y a quelques changements que j’aimerais voir dans les règles. D’abord le retour du yuko, pour éviter de passer d’une action comptabilisée waza-ari pour presque rien à une autre où il y a ippon. Ensuite, j’aimerais voir revenir la possibilité d’attraper les jambes. C’est un énorme héritage technique qui a été perdu, avec la disparition de techniques comme kata guruma qui sont super spectaculaires.

Je réviserais aussi en profondeur lorsqu’il s’agit d’une fausse attaque car, dans un même combat, selon que c’est au début ou dans le golden score, un coup il y a sanction, un coup il n’y a pas sanction. Cela dépend aussi si c’est au premier tour ou en finale, c’est évalué différemment. Ceci est très déconcertant pour les athlètes comme pour les entraîneurs. »
Hans Van Essen – Monsieur JudoInside. ©Christian Fidler/JudoAKD

Hans Van Essen (JudoAKD#011) – « La première semaine de ces Jeux olympiques, j’ai bossé environ quatorze heures par jour pour commenter le direct sur HBO Max/Eurosport. Cela comprenait également le travail sur le site pour rentrer tous les combats, les nouvelles histoires et les résultats. Ensuite je téléchargeais toutes les photos en taguant le nom des athlètes, ce qui est encore quelque chose que je fais manuellement et qui prend du temps. C’est un gros travail mais ça plaît aux athlètes et aux amateurs qui nous suivent. Et je ne tague pas que les athlètes. Je tague aussi les entraîneurs. De sorte que si j’ai besoin de quelques photos de Christophe Massina, par exemple, je les trouverais instantanément. Tout cela demande beaucoup d’organisation et de persévérance.
Je commentais tous les combats sur un tatami donné puis tous ceux du bloc final, évidemment. Le tatami que nous suivions était en priorité choisi en fonction des engagés néerlandais du jour mais, de façon générale, nous suivions tous les athlètes. HBO Max est une chaîne qui s’adresse d’abord aux vrais passionnés.
J’ai aimé l’ambiance de la salle, la manière dont tout avait été aménagé, la musique, l’acoustique, le bruit. Quant au judo à proprement parler c’était différent de tous les autres évènements. Ce n’est pas une surprise en soi, puisque nous savons tout ce que ce sommet de l’olympiade nécessite de force et de fraîcheur mentale. Mais pour être tout à fait honnête, le nombre de pénalités a été beaucoup trop important. Je me suis demandé comment ils allaient pouvoir tenir à ce rythme jusqu’à la fin de la semaine. Depuis 2021 je remarque qu’il y a tellement de peur de faire des erreurs  que quelque chose doit être changé. Une conclusion s’impose : ça n’a pas fonctionné. Bien peu de personnes sont aujourd’hui en mesure de comprendre le judo alors que c’est un si beau sport et qu’il demande aux athlètes tellement d’engagement. Ce que j’aime en revanche c’est que ce sont ceux avec le plus gros mental qui remportent des médailles, ceux qui composent le mieux avec la pression.

La douche écossaise en -63 kg pour la Croate Katarina Kristo (ici en quarts de finale), éphémère médaillée de bronze olympique avant de voir son avantage décisif transformé en pénalité fatale pour saisie de la jambe de son adversaire, la Kosovare Laura Fazliu. ©Tamara Kulumbegashvili – IJF/JudoAKD

Je n’ai évidemment pas la solution pour rendre le judo plus attractif. Car ce ne sont pas les combattants mais le judo que j’ai pu voir à Paris qui était dominé par une peur réelle de faire des erreurs davantage que par une envie d’attaquer en permanence et de régaler les amateurs. À titre personnel je ne suis pas fan non plus du nombre important de quotas continentaux et d’invitations. En Ligue des champions de football, un pays qui remporte l’épreuve obtient d’office un qualifié supplémentaire pour l’édition suivante. Une équipe espagnole supplémentaire peut par exemple participer la saison suivante si c’est le Real Madrid qui a remporté l’épreuve cette année. Nous pouvons imaginer que chaque nation victorieuse puisse être autorisée à engager un athlète supplémentaire, pas forcément dans la même catégorie de poids mais en fonction de la position au classement mondial. C’est une idée parmi d’autres. Je ne dis pas non plus que nous devrions réintroduire la saisie des jambes – et certainement qu’il ne le faudrait pas – mais dans certains cas précis (je pense notamment à un combat pour le bronze en -63 kg) les athlètes ne retirent pas d’avantage réel à toucher la jambe de leur adversaire. La victoire de Kotsoiev sans avoir marqué d’avantages face à Sulamanidze m’a mis mal à l’aise également. Ce dernier connaissait les régles, il n’y a rien à redire, mais la vérité c’est que le vainqueur n’est, ici, pas celui qui marque. Dans un cas comme celui-ci mon idée serait de poursuivre le combat en prolongations jusqu’à ce qu’un point soit marqué. J’ai confiance en l’IJF pour trouver de bonnes idées, meilleures en tout cas que celles introduites après le précédent cycle olympique. » – Tous propos recueillis et traduits par Anthony Diao, été 2024. Photo d’ouverture : ©Coralie de Souza Vernay/JudoAKD.

 

 

 

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